Articles et chroniques

Mon prochain roman, après s’être appelé provisoirement : «La lettre»  s’intitulera définitivement : « Même apres si longtemps… » Merci encore pour l’accueil que vous avez réservé au : Les rendez-vous manqués et merci surtout pour cette pub incroyable que vous me faites autour de vous… j’avoue que c’est génial.

Pris par l’écriture, plus une vie qui n’est pas réellement un long fleuve tranquille, j’ai pensé qu’en guise de 274 ème chronique il serait sympa de vous  glisser quelques lignes de ce roman sur lequel je bosse… Un petit bout qui pouvait se détacher du reste… Bonne lecture

Même après si longtemps (extrait)

Une boule de vent s’engouffra sous le pan ouvert de sa veste comme si un corps chaud  aux effluves de parfums de peau suave s’était blotti sous son bras et contre sa poitrine. Etrange sensation cette sensation  d’une présence presque palpable et pourtant invisible. Ce n’était pas la première fois qu’il ressentait ce phénomène. Cette fois-ci, il était seul, face à la mer, le visage caressé par les embruns.

Lui manquait-elle ? Les yeux dans le vague, Il admirait le paysage et pensait qu’il aurait aimé partager avec elle cet instant et sa magie. Partager la lumière, les odeurs et même les souvenirs qu’il engendrait pour en former de nouveaux sur l’écran de leur mémoire commune, bercé par la musique des vagues et le souffle chaud de sa bouche dans ses cheveux, et au creux de sa nuque entre deux baisers du bout des lèvres.

Il faisait froid, mais la chaleur de cette présence fantomatique lui avait totalement fait oublier les griffures du  frimas de l’hiver. Elle était là, sous son bras comme sous son aile, avec en plus la certitude de la protéger.

En rentrant, il se souvint qu’elle était, pour des raisons professionnelles à la montagne. Sur son portable une photo la montrait entourée de massif neigeux. Dans son commentaire elle précisait  que c’était beau mais qu’il faisait froid, très froid. Il contrôla l’heure de la prise de vue. C’était exactement, à la seconde près, l’heure  à laquelle il avait senti sa présence sous le pan de sa veste.           

Devait-il s’interroger sur ce phénomène étrange ? En cherchant bien il trouverait certainement une réponse rationnelle mais avait-il envie de savoir ? Si le destin jouait les illusionnistes quel intérêt de découvrir les secrets du magicien ?

Ils se connaissaient peu et paradoxalement ils se connaissaient bien. Il ne savait pas si elle partageait  les mêmes sentiments que lui. Si elle  ressentait à son égard exactement ce qu’il ressentait pour elle. Doute !? Terrible doute ? Ou simples interrogations banales, normales et classiques ?

Une chose, parmi  tant d’autres,  les rapprochait en permanence c’était cette façon de penser de la même manière. De se poser les mêmes questions et d’arriver aux mêmes réponses et sur des plans
plus pointus aux mêmes conclusions sans se consulter. S’il était presque convaincu qu’il devinait ses pensées il doutait de la réciproque. Non il n’était pas sûr qu’elle le perçoive comme il la percevait.

Ils ne s’étaient rien avoué de leurs sentiments ou juste chuchoté. Lui sortait d’une période compliquée et elle…il l’avait cru entrer dans un beau roman. De son côté il pensait que c’était un impossible amour. La vie l’avait emprisonné sous des apparences de pleine liberté mais comme toujours les apparences sont trompeuses

Un jour peut-être, au grès d’un roman, ébauchera-t-il sans la nommer, ce passage de l’histoire ou le réel sublimera l’imaginaire. Un jour peut-être ?...      

 Ainsi Va la Vie...

Williams Franceschi

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