Articles et chroniques

Sous un énorme ciel de toile grise, assis sur des chaises inconfortables, les bras croisés, dans une atmosphère surchauffée ils  attendaient fébriles et impatients  l’entrée en scène  de Julien Clerc.

Sur « Ma préférence » leurs doigts, au bout de leurs bras devenus ballants, s’accrochèrent discrètement  pour ne plus se lâcher. Et sur « Femme…je vous aime » leurs regards sur le coté,  approuvèrent en silence le message qui  s’inscrivit dans leurs sourires et leurs doigts encore timides se croisèrent dans un tricotage avant serrage doux et violent, à l’image de l’émotion qui les traversait.

Les mots de la chanson semblaient avoir été écrits pour elle, et elle les recevait comme s’il en avait été l’auteur. Des mots qui confirmaient juste ce qu’elle savait déjà depuis longtemps et que son regard complice lui renvoyait comme un miroir et  comme si elle se faisait l’écho au masculin de cette ode à l’amour. Et le : « Femme je vous aime… je n’en connais pas de plus douce… »  Chantait dans ses yeux « Homme je vous aime….je n’en connais pas de plus doux ».

Si les chansons ont longtemps usé ma plume, elles ont aussi, comme vous certainement, marqué des instants magiques ou douloureux et  fait chavirer nos cœurs.

Femme….

Le plus vaste et certainement le plus beau des sujets. Surtout quand on les aime. Parler des femmes en général et de la femme en particulier  c’est penser tendresse, douceur, charme, élégance, amour… Oui je sais, vous risquez de trouver mes propos bien restrictifs. Il serait plus élégant et convenable  de rajouter leur force, leur ténacité, leur intelligence et tout le reste mais… Serais-je vraiment sincère ? Sincère dans une réponse spontanée ?

Un jour, et pour la ixième fois comme à beaucoup d’homme, parce que la question était dans l’air du temps et presque à la mode après que Catherine Lara en ait fait une réponse pleine d’humour et de vérité  qui avait marqué les esprits, une journaliste, à croquer d’ailleurs mais elle le savait,  m’a demandé ce que je regardais en premier chez une femme. Question limite stupide mais régulièrement posée et j’avais répondu que si elle portait un décolleté ou une jupe courte certainement la poitrine ou les jambes… cette réponse  me permettait de ne pas jouer les faux derches.  J’aurais pu répondre, mais m’aurait-elle cru, qu’en en général je ne regarde rien en particulier à part ce qui me saute au visage comme une évidence.

Parce qu’il  y a des regards, ne serait-ce que par la couleur des yeux, qui vous éblouissent avant de vous hypnotiser et des présences ou des plastiques qui ne vous laissent pas de marbre, ou alors faut consulter d’urgence un ophtalmo ou un psy.

En vous avouant ça, je pense à quelques inconnues au corps bénis des dieux qui ont croisé ma route même si souvent il ne s’est rien passé,  et surtout  à ma première rencontre avec Mylène Demongeot, Marlène Jobert  et quelques autres mais je vais sortir du cadre de mon sujet.

Sinon ; les yeux, le visage, la bouche, l’ourlet des lèvres, le sourire, le galbe des hanches ou des seins, la chevelure et une multitude d’éléments qui par leur esthétisme peuvent attirer mon regard. Et si je suis franc, et en principe je le suis toujours sauf si je risque de blesser gratuitement, ce qui m’attire chez une femme, plus que ce que je regarde, c’est ce qu’elle dégage.

J’ai connu des femmes d’une incroyable beauté qui ne dégageaient rien ou très peu. Rien qui aurait pu me faire tourner la tête et pourtant ! Si tout ne tenait qu’à l’apparence... Et j’ai connu des femmes jolies mais sans plus et tellement attirantes par leur aura ou une magie qui comme toutes les magies ne dévoilaient pas ses secrets au premier coup d’œil. Des femmes qui  exhalaient   ce parfum de femme qui n’est pas obligatoirement une odeur mais tellement plus envoutant. Celles-là ne me laissent pas indifférent !

Je voudrais reprendre des propos de Benoit Poelvoorde,  que  j’aurais aimé et  pu écrire mot à mot tant je les trouve justes: « J'adore les femmes qui ont de l'expérience, quand leur histoire s'inscrit sur leur corps. J’adore les femmes qui ont des complexes, parce que j'aime la pudeur ». Et vous rajouter cette réplique de "Tenue de soirée" de Bertrand Blier : "Regarde-toi dans mes yeux, tu vas te trouver sublime" c'est ça l'amour, cela n'a rien à voir avec les canons.

 Toutes les femmes sont belles a chanté je sais plus qui. Non. Y’en a de très moches mais souvent elles sont très moches à l’intérieur et depuis longtemps. Et même si elles avaient les courbes de Maryline ou de Bardot elles seraient toujours aussi moches.

A vrai dire, chez une femme c’est l’amour qui m’attire et je ne parle pas de sexe. Enfin pas encore, ce côté du miroir je préfère que ce soit elle qui l’aborde. Non je suis d’une génération, ça c’est le truc qu’il ne faut jamais dire parce que ça vous catalogue d’emblée vieux machin, donc je suis d’une génération  qui s’attarde sur un grain de peau, la douceur d’une voix, l’élégance, le savoir-vivre, la finesse d’une caresse même avec les yeux, des attentions, une démarche, la simplicité ou la classe ou les deux, ce n’est pas incompatible… Le reste, quand l’attirance devient réciproque et fusionnelle,  le reste coule de source. Et peu à peu, quand ce n’est pas tout à coup, cette femme-là, qu’elle ait 35 ou 75 ans devient la plus belle du monde.

Vous parler des femmes ou de la femme, qu’est-ce qui m’a pris de m’engager dans cette voie ?  Surtout qu’il y a tant à dire qu’évidement en une chronique je ne pouvais pas y parvenir. Vous vous en doutiez ? Mais promis, dès que j’aurais plus d’expérience… je vous en reparlerai plus longuement.

Ainsi Va la Vie…

Williams Franceschi

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