Articles et chroniques

On passe parfois, à coté de quelque chose, comme un raté, une erreur de trajectoire, un mauvais choix. On a loupé le coche… Regrets ? On ne sait plus. On voudrait se dire qu’on n'y pouvait rien, que c’était écrit. Le destin et la destinée y sont pour quelque chose, pas nous.

Et puis le temps passe, on n’oublie pas, on y pense moins, moins fort, moins souvent. Et puis un jour, un regard  à la dérobé qu’on sent lourd et pénétrant, un parfum, une odeur de peau, par un évènement inattendu, quelque chose nous frôle, doux comme une caresse et plus surprenant qu’un fantôme. Nos vieux souvenirs presque enfouis se réveillent, des frissons nous traversent. Est-ce qu’on n’oublie jamais ?

Les silences sont cruels quand on a  quelqu’un dans le cœur et pas dans ses bras. On se fait des raisons. Ca ne suffit pas mais ça compense un peu. C’est la vie…

Et puis ce jour-là, comme un déclic, une étincelle, ce nouveau quelque chose, nous fait sentir que c’est l’autre, l’autre qu’on croyait dans l’indifférence qui a le sentiment d’avoir peut-être loupé le coche, peut-être raté l’essentiel, peut-être fait le mauvais choix… Il est drôle ce quelque chose plein de doutes auquel on s’était décidé à ne plus penser, à ne pas  accorder d’importance et qui nous trouble encore et encore… comme une chanson de Cabrel. On sait aussi que nous sommes complices d’un secret qui n’appartient qu’a nous. alors...alors on sourit, on en sourit. il y a quelque chose de si intense et joli dans cette complicité.

Williams Franceschi