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Ainsi Va la vie épisode n° 108…« Du TEMPS qu’il fait au TEMPS qui passe »

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Quel temps ! Il pleut encore et encore…

Le temps qu’il fait, tout autant que le temps qui passe ; ont toujours fasciné les hommes, réglé leurs quotidiens et influencé leurs vies.  

De quoi parle-t-on quand on n’a rien à dire ; de la pluie et du beau temps. Les bases de toutes nos décisions s’appuient d’abord sur la météo, ensuite sur les aiguilles de la montre et obligatoirement sur  les pages du calendrier.  

 

De façons empiriques, les anciens, sans l’aide  de satellites ou de stations météo  hypersophistiquées  savaient prédire le temps   à court et moyen terme en observant  la lune, le ciel, la force des vents, les mouvements  de la mer sans parler des marées.  En s’arrêtant sur La couleur d’un soleil couchant ou la multitude et la brillance des étoiles dans la nuit. Une simple lecture sur l’écran de la nature pouvait suffire.  Une lecture dont le savoir et le décryptage se  transmettaient inconsciemment  de  générations en générations par voie orale ;  sans cours, tableaux, tablettes, ordinateurs ou cahiers.

 

De fines  connaissances auxquelles s’ajoutaient toutes une collection  de petits secrets, fruits d’observations notées durant des décennies uniquement sur les feuilles volantes de la mémoire mais heureusement inscrites avec une encre indélébile.

Mémoire que les parents révélaient au jour le jour sans chercher à inculquer quoi que ce soit à leurs enfants. Ça faisait partie intégrante de la transmission naturelle de père en fils ou de mère en fille au même titre, que la cuisine, la couture, le repassage, l’usage de ses mains et de sa tête, la politesse ou le respect…  

 

Alors que les grands parents, bien à leur place  dans la hiérarchie et détenteurs de connaissances suprêmes, dans leur infinie sagesse ne distillaient que le petit plus, tellement important pour ne pas dire essentiel qui faisait toute la différence.

C’était un temps où les vieux ne finissaient pas les dernières années de leur  vie en maison de retraite mais à la maison entourés d’amour, du respect et de la chaleur de la famille. Qu’ils s’appellent, se prénomment  ou se surnomment  Papi, Mamie, Pépé Mémé, Mémère ou Papounet Ils avaient leur place dans la tribu. Une place essentielle et irremplaçable.

 

Un temps où la grand-mère s’autorisait entre autre  à dire, alors que par la fenêtre le ciel ne laissait rien présager :

 -Prends ton imperméable. Ce soir il va pleuvoir. Et l’on prenait son imperméable sans moufter.  Et le soir en rentrant on remerciait Mémé par un : 

 - T’as bien fait ce matin pour l’imper… qu’est-ce qu’il est tombé en sortant de l’école. Et Mémé heureuse souriait, alors qu’il ne s’était agi que d’une petite averse. Mais il y a des  mensonges qui font tellement de bien ! Qu’il serait bien dommage de s’en priver.  

 

coucher de soleil copie copier.jpgLes grands-parents  distillaient  au compte-goutte sur un ton bienveillant  et plutôt aux leurs qu’a des étrangers, les vrais secrets de la vie.   Ils transmettaient avant que leurs  riches feuilles volantes ne disparaissent à tout jamais. Ils savaient mieux que qui conque, pour les avoir vécus, subis ou appréciés, presque tout sur le temps qu’il allait  faire, le temps qui passe et  leurs conséquences.

 

Durant des millénaires chez les gens simples, et sans l’appui de haute technologie, on sut  affiner les prévisions météo pour le lendemain en y rajoutant de petits phénomènes  en apparences andins comme :   Le vol des hirondelles ou  le vol des pinsons plus bas ou plus haut que la ligne d’horizon dans la plaine. L’heure des gelées matinales ou l’épaisseur de la rosée. La remontée des grives dans la froideur du soir.  Les mouettes qui rentrent dans les terres. La transparence de l’eau vive. La force des odeurs,  qu’elles soient de foins mouillés, de feuilles de vigne, ou de plantes aromatiques. Du vol des abeilles ou du croassement des rainettes. Je pourrais vous en citer encore un nombre incalculable selon l’époque ou la région. Mais ce qui est certain, on n’est pas là dans des dictons de « l’à peu près », c’est que leurs fiabilités, sont et resteront longtemps indéniables.

 

C’est en suivant ces indices que les paysans définissaient le choix des labeurs, les ouvriers de tous les corps du bâtiment les travaux à suivre,  les bergers  la direction qu’ils  feraient prendre à leurs troupeaux, les pêcheurs leurs  lieux de pêche,  si la sortie en mer s’avérait possible… Parce dans la vie tout dépend du temps. Du temps qu’il va faire et du temps qui passe. Tout, hier comme aujourd’hui.

 

Hier comme aujourd’hui, car s’il est plus poétique de parler du temps en se référant à la campagne, à la montagne ou à la mer, en pensant à nos villages plutôt qu’à nos grandes villes, l’influence du temps y est tout aussi prépondérante. La chaleur, la pluie, la neige quelques degrés en plus ou en moins jouent sur les transports, petits ou grands ; autobus ou avions, notre consommations en chauffage ou en climatisation, notre temps de déplacement dans les embouteillages, notre pollution, notre stress et les dégâts  sur nos organismes à moyen ou long terme.

 

Dans ce monde où tout va trop vite. Où l’on oublie de laisser le temps au temps et de prendre le temps ;  le climat rajoute son poids sur nombre de décisions qu’elles soient géopolitiques ou bêtement de cinq centimètres de neige sur la capitale… et le monde semble s’écrouler, immobile et figé  devant ce minuscule manteau blanc ! Le temps de s’apercevoir qu’on peut en survivre.

 

Le temps joue sur tant de décisions. Combien de batailles  mensongèrement revendiquées par d’éminents généraux ne furent que la victoire du froid sur les hommes même si l’on ne cite que  celle de Napoléon, sa campagne de Russie en cache bien d’autres passées sous silence. Car L’empereur n’a pas perdu à Waterloo, c’est l’hiver qui a gagné. La nature gagne toujours.

 

Le temps qui passe et le temps qu’il fait… Un vent léger  souffle du bout de ses lèvres sur  les pages d’un roman presque transparent et pourtant relié cuir en suspension dans l’air pour en tourner les pages. Entre rêve et réalité, les lignes, les mots s’animent en images… 

 …Fabuleux couché de soleil ! Lorsque la route tourna vers le nord, d’immenses flammes rouges orangées sur fond de ciel bleu nuit s’étendaient sur sa gauche. Sam  ralentit puis se gara sur le bas-côté, en bordure d’un champ de vigne pour admirer sans risque le fabuleux spectacle.

 

La féerie de la nature dans l’apothéose de ses  éléments.  Elle n’était pas là mais il revoyait Lucie endormie comme à chaque fois qu’il allait la chercher après une longue et harassante  journée de travail. Elle se laissait emporter en toute confiance comme un bébé lui disait-elle souvent, bercée par les mouvements de la voiture et le ronron du moteur. Il savait précisément quand et où sur ce chemin du retour  elle allait s’endormir et de même ; quand et où elle allait se réveiller. Mais ce soir ; Il savait que même si elle avait été là,  Il aurait hésité à  la réveiller. Le : « Regarde comme c’est beau ! ». Lui brûlait les lèvres et l’esprit,  jusqu’au troisième degré. Elle dormait si calmement, si profondément.

 

 Peu à peu, le visage de Sam s’empourpra des couleurs les plus chaudes de cette symphonie wagnérienne. Par les effets miroirs des vitres latérales et loupe du pare-brise, les flammes solaires appliquèrent sur sa peau un somptueux masque de guerre.

Il imaginait  Lucie, paisible, sa chevelure sur le côté, coincée entre son cou et l’appui-tête.  Entre le rêve et l’imaginaire il voyait sur l’une de ses épaules et la naissance de sa  poitrine s’étioler de longs filets orange et feu, tamisés par le pare-soleil.

Cette femme qui avait tant souffert découvrait la plénitude…  Elle qui n’avait vécu toutes ces années qu’avec la peur au ventre des lendemains et des fins de mois. Elle qui n’avait pu compter que sur elle-même. Elle avait enfin une épaule douce, solide et protectrice sur laquelle  s’appuyer. Et même s’ils ne formaient pas un couple tel qu’elle en avait rêvé ; il était là ! Quoiqu’il arrive ; il était là

 

DSC03392 - Copie.JPGEn la regardant dormir et sentir son cœur battre moins vite, moins fort, Sam dans sa quête vibrait comme on vibre devant une victoire. Les revanches n’ont pas de prix. Aimer ne suffit pas il faut savoir prouver qu’on aime. Cette victoire, cette revanche gagnée, ce n’était pas la sienne mais il y avait tant contribué.   

 

Et puis, sur ce bord de route, face au soleil, la réalité refit surface… la réalité ! Elle n’était plus là! Le siège passager était  vide. Il ferma les yeux, soupira crispa ses mains sur le volant avant de relâcher l’ensemble de ses muscles. Il resta un instant immobile dans sa bulle de vide puis  rouvrit les yeux légèrement humides  pour ne fixer que cet horizon en feu.

 

Dans cet état second, Sam admirait maintenant en ne pensant à rien  ce crépuscule d’un autre monde.  Il vivait cet instant magique où le soleil, absorbé par la nuit,  crache ses derniers éclats blancs et sang, puis agonise en refusant la mort. Un combat titanesque qui ne dure, tout au plus, que quelques minutes. Mais quelles minutes !

 

L’éphémère et sublime lueur finale, fit resurgir de sa mémoire, l’image persistante d’une énorme boule de feu, s’immergeant lentement sur la ligne d’horizon, au large de Carry le Rouet. C’était un dimanche de juin, cinq ans auparavant presque jour pour jour …

 

Lucie n’était plus à côté de lui. Depuis plus d’un an déjà et trois si l’on entre dans les détails. Mais son amour sans faille la ramenait régulièrement sous son épaule  comme si rien ne s’était passé. Il ferma les yeux. Serra son volant. Il fallait maintenant rentrer ;  seul.

En ce soir de juin il faisait très chaud vraiment très chaud, mais Sam sentait qu’il avait froid, vraiment très froid.

 

Le temps qui passe et le temps qu’il fait sont souvent intimement liés

Ainsi va la vie

 

(A suivre…)

 

Williams Franceschi

 

 

CONSEILS  de la SEMAINE

 

1) Spectacle: Les chanteurs de l'espoir autour de Camille...

avec: Christian DELAGRANGE ..Fabienne THIBEAULT.. Jean-François MICHAEL.. Angela AMICO.. Nicole Heuzé.. CECILIA.. Louisa SAND..  Jean-Pierre LESVIGNES Dimanche 15 avril 15h à Epaigne(27)

 

2) Chanson Française: Stéphane DANIEL  Le Maypop 14 avril 05 Laragne

3) Cinéma: Tout le monde debout Franck Dubosc  Alexandra Lami

4) Théâtre: VERA ...Karine Viard Théâtre de Paris 

5) Expo Photo: Véronique DELCLOS Regard en Inde Carry le Rouet (13)

6) Roman:"Elle s'appelait Michèle" René Mestrallet

7) Roman: Mylène DEMONGEOT "La vie c'est génial" 

8) Chansons: Aude Duhamel Brassens aime le jazz tous les mercredis a 19h30 Théâtre Trévise

9) Cinéma: Madame HYDE... Isabelle Huppert.. Romain Duris... José Garcia

10) One woman show: Sylvie Malys  Le génie du vin Théâtre du gymnase le mardi à 20h

11)  One woman show: Elisabeth Buffet nouveau spectacle en tournée  toutes les dates 

 

 

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14/04/2018
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